1ère guerre mondiale - 1914-1918

La ferme Lambert

La population civile paya une large contribution aux événements de 1914. En effet, si beaucoup d'habitations souffrirent des bombardements du fort, dès le 31 juillet, le dégagement du champ de tir, qui s'étendait jusqu'à un rayon de 600 mètres, nécessita la destruction de plusieurs propriétés bâties, de vergers, et d'enclos divers aux abords immédiats du fort.

Maison bombardée

Dès le 7 août 1914, les soldats allemands occupent la ville de Liège et s'aventurent dans la côte d'Ans. Ils sont repérés par les observateurs du fort. L'alerte est donnée et les coupoles se soulèveront à chaque tentative d'avance, pour cracher leurs salves d'obus. Ceux-ci causeront également des dégâts aux immeubles civils, comme ici, rue de l'Yser aux alentours du bureau des contributions.

Le Général Gérard Leman

Le Général Gérard Leman (1851-1920). Commandant de la place forte de Liège en août 1914. Ne se sentant plus en sécurité dans la ville, il s'est retiré dans le fort de Loncin le 6 août. Il y a dirigé la bataille et y a résisté avec ses troupes jusqu'à l'explosion du fort. Il fut sorti blessé des ruines. Bien que fait prisonnier et déporté, le commandant ennemi lui laissa son sabre en respect de sa bravoure.

L'église Sainte-Marie - Destruction du clocher (1)

Le 12 août, le tir des batteries allemandes se précise. Les éclaireurs du fort de Loncin repèrent les observateurs ennemis dans le clocher de l'église Sainte-Marie, à Ans plateau. Le fort de Loncin tire ses premiers obus qui atteignent le clocher, mais sans l'ébranler. Il faudra encore tirer 14 obus de 21 centimètres, le 13 au matin, pour scalper la tour de l'édifice.

L'église Sainte-Marie - Destruction du clocher (2)

Les troupes allemandes passant devant l'église d'Ans décapitée par les tirs du fort de Loncin le 13 août 1914, car le clocher servait de poste d'observation pour le réglage des tirs allemands. Après l'explosion du fort, la voie étant libre, les soldats allemands ont déferlé jour et nuit sur la route de Bruxelles.

Les denrées alimentaires

En 1916, beaucoup de denrées alimentaires manquaient ou atteignaient des prix prohibitifs. L'administration communale d'Ans avait organisé la distribution du pain. Chaque famille avait reçu une carte qui reprenait la composition du ménage, et sur présentation de celle-ci, on recevait sa ration de pain, soit 300 grammes par jour et par personne.

L'invasion allemande en 1914

C'est par la grand'route que les armées allemandes, en 1914, pourront se ruer vers Bruxelles et le reste du pays. Les autorités militaires allemandes avaient ordonné aux habitants de la Chaussée de laisser leur porte ouverte 24h sur 24 et de mettre, à la disposition de leur armée, des seaux d'eau destinés à abreuver les chevaux.

L'invasion allemande en 1914 (suite)

De grande artère commerciale et pacifique, la grand'route se transforma, lors des conflits, en importante route d'invasion. Elle connut de fréquents passages de troupes, avec tout ce que cela comporte d'inconvénients et de misère.

Visites officielles au fort de Loncin, 1919

En 1914, la Légion d'Honneur est attribuée à la ville de Liège pour la défense héroïque de ses forts. Elle sera officiellement remise en 1919 par le Gouvernement français. S'en suivit une succession de visites officielles dont celles des souverains d'Italie, de Raymond Poincarré, Président de la République française, ou de Hiro Ito, Empereur du Japon.

Le fort de Loncin - Les artilleurs en 1911

Vive la classe 1911 des artilleurs du fort de Loncin. Les miliciens démobilisés ont enfilé leur pantalon blanc. Tous vont retourner à la vie civile après avoir effectué leur service militaire. Mobilisés le 31 juillet 1914, combien de ces jeunes hommes souriants sortiront vivants du fort de Loncin quinze jours plus tard ?

Le fort de Loncin - Les ruines

L'ancien fort est désormais transformé en nécropole pour les défenseurs ensevelis sous les décombres. L'épopée de Loncin est contrée dans tous les manuels d'histoire. Même si les notions de patriotisme ne sont plus inculquées comme par le passé, quel est l'Ansois qui n'est jamais allé se recueillir dans les ruines ?

Le fort de Loncin - Vue de l'ensemble des ruines

Le fort de Loncin bâti en 1888, faisait partie, en 1914, de la ceinture fortifiée de Liège. Sa résistance a bloqué l'avance des troupes d'invasion jusqu'à ce que, le 15 août, un obus de 420 millimètres perce la carapace de béton et explose dans la poudrière. La garnison fut écrasée sous les décombres.

Le fort de Loncin - L'obusier de 21 cm

La coupole d'un obusier de 210 millimètres, lourde de 36 tonnes projetée hors de son alvéole et complètement retournée, donne une idée de la force du souffle de l'explosion et du sort réservé aux servants lors de l'explosion de la poudrière le 15 août.

Le fort de Loncin - Sentinelle allemande

Les armées allemandes, fières de leurs exploits guerriers, éditèrent des séries de cartes illustrées retraçant leurs faits d'armes. Elles étaient vendues à leurs soldats qui désiraient donner des nouvelles du front à leur famille. Ici, une sentinelle allemande monte la garde devant la poterne d'entrée du fort de Loncin après qu'il ait été réduit au silence.

Le fort de Loncin - Poterne d'entrée

Un ancien quitte les ruines du fort après être allé se remémorer le drame qui l'a marqué au plus profond de son être. Au sommet de la rampe d'accès, on peut lire cette phrase gravée dans la pierre : "Passant ! Va dire à la Belgique et à la France qu'ici, 550 Belges se sont sacrifiés pour la défense de la liberté et le salut du monde. 15 août 1914, Général Malleterre."