La salle Lovinfosse

Au rez-de-chaussée du château, une grande pièce est entièrement recouverte de toiles peintes à la fin du XVIII^e siècle : la salle « Lovinfosse » du nom de son auteur, le peintre liégeois Pierre-Michel de Lovinfosse.

Pierre-Michel de Lovinfosse a réalisé à Waroux une magnifique composition de camaïeux de gris et de rose, caractéristique de son temps. Les toiles, entourées d’une fine mouluration dorée, montrent des couples d’amours aux attitudes et attributs divers. Certains jouent avec un arc et des flèches, caressent un oiseau ou pêchent avec un filet et une canne. D’autres sont enivrés par le vin, symbolisé par une vigne et des grappes de raisins. L’attitude la plus charmante montre deux amours, l’un endormi et le second, avec une brindille, vient lui chatouiller le nez. Chaque groupe d’amours est représenté avec des draperies volantes, posé sur des nuages et entouré d’un motif végétal. Une frise de fleurs, caractéristique du XVIII^e siècle, orne la partie supérieure des toiles.

Peintre d’histoire, de portraits et d’ensembles décoratifs, Pierre-Michel de Lovinfosse a fait sa carrière dans la seconde moitié du XVIII^e siècle et dans le premier quart du XIX^e siècle.

Le thème des amours, visible au château de Waroux, se retrouve dans plusieurs travaux de Pierre-Michel de Lovinfosse. Ainsi, le département de l’urbanisme de la ville de Liège conserve des compositions similaires de dessus de porte provenant de la maison Bottin, aujourd’hui disparue. On y reconnaît des amours archers, d’autres se faisant des caresses et certains parodiant Mars, Vénus, Bacchus ou Ariane. Une maison située place Saint-Jacques à Liège possède également un décor identique à celui de Waroux. Les amours y jouent avec une cage et un nid d’oiseau, y dansent et y jouent avec des guirlandes de fleurs. On peut aussi citer un dessin du Cabinet des Estampes de Liège où deux amours jouent avec un arc à flèche et un flambeau. Ce dessin est particulièrement proche d’une composition de Waroux, située à droite de la cheminée. Durant l’ensemble de sa carrière, Pierre-Michel de Lovinfosse a été largement influencé par l’art français, et notamment par le style d’Antoine Watteau.

Signalons enfin que la toile à droite de la cheminée s’ouvre, et découvrait autrefois un autel monté sur charnière qui permettait de dire la messe à l’époque de la Révolution française. La place disponible permettait d’y enfermer le célébrant en cas d’urgence.