La guerre des Awans et des Waroux

GUERRE DES AWANS ET DES WAROUX

On ne peut parler de Waroux sans évoquer l’important conflit qui opposa, de 1298 à 1335, deux puissants lignages historiques : les Awans et les Waroux.

Nous sommes, ici , en présence d’une de ces guerres privées si fréquentes au Moyen-Age.

Mais quelle était l’origine de cette guerre ?

Les Awans et les Waroux étaient deux très puissantes familles de Hesbaye.  Les terres des deux seigneurs étaient voisines.  Tous deux étaient fiers et hautains, ils ne pouvaient donc rester longtemps en paix.

Le prétexte du déclenchement de la guerre des Awans et des Waroux fut le mariage secret de Hanneceau de Waroux avec la jeune orpheline Adèle Poret du village d’Awans.  Cette jeune fille était, nous dit un chroniqueur contemporain, de condition servile mais riche en meubles et héritages.  Humbert Corbeau, seigneur d’Awans, la destinait à un de ses amis, aussi la réclama t-il en vertu de ses droits féodaux à Guillaume le Jeune, chef du Lignage de Waroux.  Celui répondit qu’elle était franche (libre) donc qu’elle pouvait épouser qui il lui plaisait.

Ce fut l’origine de cette guerre sanglante qui allait déchirer la Hesbaye pendant quarante ans.  Devant le refus du seigneur de Waroux, les Awans tentèrent d’enlever la serve.  Hanneceau et sa femme, informés des intentions des Awans, se réfugièrent derrière les murailles du château de Waroux.  Fous de rage, les Awans incendièrent les moulins et les brasseries de Waroux et ravagèrent leurs terres.

La violence de ces représailles mit les Awans hors la loi En effet, le droit de brûler les biens pour punir des fautes graves était réservé à l'évêque. Le lignage de Waroux adressa à l'évêque Hugues de Châlon une plainte écrite. Les troupes de l'évêque s'en prirent alors aux alliés d'Awans, attaquant la tour de Hozémont puis le château de Hognoul. Il va sans dire que l'intervention épiscopale n'était pas complètement désintéressée. L'évêque désirait maintenir ses prérogatives juridiques mais aussi mater les familles hesbignonnes toujours en état de révolte latente.

Les Awans comprirent qu'il ne servait à rien de résister à l'évêque allié, pour l'heure, aux Waroux. Aussi décidèrent-ils de s'amender. L'amende honorable fut publique, spectaculaire et bien conforme au goût du moyen âge pour l'image et l'exemple. Le jour de Pâques 1298, les Awans se rendirent de l'église de Saint-Martin à celle de Saint-Lambert, pieds nus, en chemise et portant sur la tête une selle de cheval ; Cette peine, rarement infligée, était considérée comme particulièrement infamante et déclencha les quolibets des Waroux et de leurs partisans.

Le spectacle de l'amende fut suivi, peu après, par celui du combat singulier qui opposa, devant l'évêque, l'écuyer de Waroux au seigneur de Hognoul, accusé d'avoir rompu la trêve imposée aux deux parties par le prince-évêque. " l'arène fut dressée sur la place verte, devant le grand portail de la cathédrale. On se serait cru à la fête tant il y avait du monde (palissades garnies de tapisseries flamandes, armures magnifiques, casques empanachés, bannières colorées aux armes de l'évêque). Vainqueur, le seigneur de Hognoul fut disculpé. Il était en effet hors de doute pour l'homme du moyen âge que celui qui triomphait dans un combat singulier, n'ait été aidé par la main de Dieu. Mais son adversaire avait du attendre longtemps sous le soleil, et quand le seigneur de Hognoul triompha, on l'accusa d'avoir enfreint les règles de la chevalerie en laissant attendre son adversaire en armure sous un soleil de plomb.

Malgré l'amende honorable du lignage des Awans, le conflit ne cessa de s'envenimer et chaque parti chercha à se faire de nouveaux alliés. ( Première bataille rangée entre Awans et Waroux à Loncin en 1298).

Ensuite le conflit s'intégra dans un contexte plus général de guerre civile et de tensions entre le pouvoir ecclésiastique, la Cité (les bourgeois) et la noblesse.

Les corporations et les bourgeois de Liège étaient soutenus par les Awans aidés de la ville de Waremme tandis que la noblesse pouvait compter sur les Waroux aidé de la ville de Huy, des comtés de Looz et de Namur

Il y aura toute une série d’épisodes sanglants :  Gobert cite le chiffre de 32.000 morts au cours de cette guerre, sans compter les pertes matérielles.

Le 13 mai 1335 est signée la Paix des Douze ainsi nommée parce que les chefs des deux factions étaient au nombre de douze (six pour les Awans et six pour les Waroux).

La chevalerie liégeoise avait pratiquement disparu, détruite par elle-même dans cette guerre intestine.

Bien et PPPW
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